LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL DE L’EXPATRIÉ

LA SOUFFRANCE AU TRAVAIL

L’expatriation a souvent vocation à enrichir ses protagonistes. Pourtant, le travail à l’étranger ne tient pas toujours ses promesses. Le défi professionnel à relever est de taille et la souffrance au travail de l’expatrié demeure l’un des premiers échecs à l’aventure. Pascal Couderc, psychologue clinicien et psychanalyste, explore avec ses patients les causes qui peuvent mener à la rupture. Parce qu’en situation d’expatriation la volonté, l’envie ou le soutien des proches ne suffisent pas toujours.

LE STRESS DE L’EXPATRIÉ AU TRAVAIL

Dès qu’il pose le pied sur leur nouvelle terre d’accueil, les expatriés sont vite confrontés à l’importance des enjeux de leur milieu professionnel. Rythme de travail effréné, nouvelle langue, fortes responsabilités : leur intégration sollicite des efforts impressionnants. La pression est d’autant plus forte qu’ils s’impliquent dans un contexte culturel étranger, porteur de nombreuses difficultés. L’organisation du travail, ponctuée souvent de déplacements constants et d’éloignements familiaux répétés en est la cause. La souffrance au travail de l’expatrié peut donc vite apparaître chez les individus mal préparés ou non pourvus d’une stabilité émotionnelle suffisante. Car, les défis à relever sont de taille et exigent de bien se connaître. La gestion de son stress au travail est souvent, en effet une raison qui pousse à rechercher un psychologue pour expatrié.

La première cause de souffrance au travail chez l’expatrié peut subvenir avec la pression qu’il se met pour réussir. Les défis sont d’autant plus élevés pour lui qu’il place la barre haut, notamment quand il porte la survie économique d’un foyer sur ses épaules.
L’isolement est la seconde cause de souffrance psychique, car un expat peut se retrouver seul face à un supérieur hiérarchique distant et des collègues locaux qui le testent en tant qu’étranger. Son stress professionnel est donc constant et fait partie des risques psychosociaux les plus importants qu’il court. Si ses capacités d’adaptation ne lui permettent pas d’affronter ce qui ressemble souvent à une mise à l’épreuve, sa santé physique et son équilibre psychique sont menacés.
Il est donc important pour lui d’identifier ses difficultés avant que certains problèmes ne se posent : surmenage, épuisement professionnel, agressivité… Car si une certaine dose de stress procure une stimulation pour avancer, à une intensité plus élevée, elle augure d’une souffrance au travail pour l’expatrié.

LE FOYER : TOUJOURS UN SOUTIEN ?

S’expatrier en famille fournit un équilibre qui aide à mieux s’intégrer au pays d’accueil. Les cas de rapatriements sont, en effet, plus nombreux chez les hommes jeunes qui partent seuls. Le soutien des proches donne des assises. Malgré tout, le divorce en expatriation est une réalité qui touche quand même 50 % des couples. Car, les énormes efforts d’adaptation consentis par un  expatrié au travail, ont des répercussions directes sur son foyer. Ils peuvent mettre le couple en danger, dès lors que l’homme cède au stress et à la pression. Que se passe-t-il alors ? L’épouse, qui a souvent renoncé momentanément à sa carrière, vient en soutien sur le plan émotionnel. Or, une souffrance au travail de l’expatrié trop lourde épuise aussi sa compagne, en bute à ses propres difficultés d’acculturation.

L’investissement professionnel des expatriés repose donc beaucoup sur leur famille, qui supporte le poids de leurs sacrifices. Cette configuration peut amener des blocages, dès lors que l’un des 2 partenaires donne des signes de faiblesse. Car les hommes qui cèdent au stress chronique ne peuvent plus prendre de recul sur leurs difficultés. Ils se retrouvent en souffrance devant leurs épouses qui, souvent, leur demandent de « décélérer ». L’incompréhension peut être forte et aboutir à une grande frustration des deux côtés. L’homme s’obstinant à dire qu’il fait de son mieux, qu’il fait ça pour lui « offrir un belle vie », quand la femme, impuissante, subit. La souffrance de son conjoint expatrié au travail peut rejaillir alors sur elle pour l’attirer vers un état dépressif, nourri de culpabilité.

BURN OUT ET RETOUR EN FRANCE

La souffrance au travail de l’expatrié offre un terrain favorable à l’apparition du burn-out. Rappelons qu’un expatrié endure l’éloignement avec toutes les habitudes et les repères de la culture qui l’ont vu naître. Pour pallier la carence affective, la tentation de s’investir à corps perdu dans le travail est très forte. Elle participe aussi d’une dynamique de réussite et de conquête au travers desquelles l’expatrié repousse toujours ses limites. Limites qui, mal comprises, peuvent lui être fatales dans le processus du burn-out. Littéralement, le sens de ce mot évoque une consumation  spontanée.

Car, ce n’est pas tant une inaptitude professionnelle qui va le provoquer, qu’un épuisement complet de l’expatrié dans une situation d’implication trop forte.

Le burn-out fait partie des pires conséquences de la souffrance au travail de l’expatrié. Ce risque professionnel trouvant son aboutissement le plus douloureux dans l’étape du rapatriement. Il touche souvent les hommes jeunes, en proie à des conduites addictives sous l’emprise conjuguée du stress et du déracinement. Ses symptômes doivent alerter et conduire à consulter un médecin ou un psychologue pour expatrié. Même s’il n’est pas reconnu comme maladie, le burn-out se manifeste pour la médecine comme un « état anxieux majeur », les principaux symptômes à repérer étant :

  • Un épuisement complet ;
  • un repli sur soi dans le travail ;
  • des troubles du sommeil ;
  • des maux de têtes et des malaises tels que « boule au ventre » ;
  • une perte d’estime de soi ;
  • un désinvestissement professionnel et un émoussement émotionnel ;
  • du cynisme parfois

Parmi les expatriés candidats au burn-out, on trouve ceux qui s’enferment dans la reconnaissance professionnelle, les perfectionnistes et les personnels humanitaires. Car un investissement personnel « sans fond » dissimulé derrière des motifs altruistes cache parfois une faille narcissique que l’engagement humanitaire vient combler.

LA PRISE EN CHARGE

Il est vital pour l’expatrié de repérer les signes du burn-out avant qu’ils n’éclatent. L’entourage doit  avoir conscience que l‘individu seul ne peut être tenu responsable de son mal être ou de son impuissance. Les personnes atteintes sont aussi victimes de  l’irrationalité de leurs conditions de travail. L’entourage doit être vigilant, notamment en cas de harcèlement moral. Il ne faut pas hésiter à pousser les victimes concernées à se faire aider.
Malheureusement, les expatriés loin de leur culture peuvent peiner à se faire entendre dans cette situation. Le psychologue du travail ou le chef de service ne sont pas, de fait, toujours les bons interlocuteurs. Quant à la famille, on a vu que le  surmenage du père de famille peuvent aussi la mener à bout.

Trouver la bonne écoute avec une aide psychologique va pourtant empêcher que la situation ne dégénère pour aboutir au rapatriement. Elle aidera, dans un premier temps, à mettre des mots sur cette souffrance morale pour oser s’en distancer. Les causes profondes d’un surmenage peuvent aussi émerger en thérapie, ce qui amène à leur chercher des issues. Pour qu’un manque de confiance en soi, par exemple, ne mute pas en une véritable vulnérabilité, mue par une conscience professionnelle excessive.

Parler est donc un premier remède au fléau du burn-out et de la souffrance de l’expatrié au travail. Un psychologue pour expatrié aide à s’exprimer dans sa langue natale pour aller plus vite à l’essentiel. Retrouver un cadre aidant, via la thérapie par Skype, procure un soutien psychologique déterminant. Il s’agit là d’un point crucial, car l’expatriation est une aventure individualiste. De là naît la singularité de la souffrance au travail de l’expatrié, muré dans une volonté et un silence qui, faute d’un regard extérieur, se transforment en tyrannie sur lui-même.

LA THÉRAPIE PAR SKYPE

Pascal Couderc est un psychothérapeute spécialisé dans la prise en charge des personnes victimes de conduites addictives  et de schémas répétitifs qui aliènent, comme la souffrance au travail (sous son expression : « workaholic »). La thérapie par Skype lui permet de s’adresser à des patients francophones du monde entier, pour leur faire bénéficier de son expérience dans le domaine. Contactez-le sur ce site